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fit présent de la même montre et d'une chaîne précieuse.

Cette aventure fit d’autant plus remarquer l’opiniâtreté de Siegfried, qu’il se refusait à toucher une carte, lui à qui la fortune souriait sans cesse ; et l’on fut bientôt d’accord sur le jugement qu’on porta du baron, qui ternissait, disait-on, par une avarice extrême toutes ses brillantes qualités, et qui redoutait jusqu’à la moindre perte. On ne réfléchit nullement que la conduite du baron éloignait de lui tout soupçon d’avarice ; et, comme il arrive d’ordinaire, l’opinion défavorable prévalut promptement, et s’attacha irrévocablement à sa personne.

Le baron apprit bientôt ce qu’on disait de lui, et, généreux et libéral comme il l’était, il résolut, quelque répugnance que lui inspirât le jeu, de se défaire, au moyen de quelques centaines de louis d’or, des soupçons fâcheux qui s’élevaient