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un silence profond. Celui-ci prenant son silence pour de l’hésitation , s’écria avec colère : — Misérable traître, puisque tu as pénétré dans ce palais, tu n’en sortiras pas. Il te faut mourir ou prendre les armes. Mais auparavant, voici celui à qui tu vas rendre compte de tes actions.

Une figure vénérable s’avança du fond de la salle. Dès qu’Antonio vit le visage de cet homme , qu’il n’apercevait qu’à la lueur incertaine des flambeaux, il tomba à genoux et proféra ces paroles : — O seigneur du ciel, mon père Bertuccio Nénolo , mon digne protecteur ! - Nénolo releva le jeune homme, le serra dans ses bras, et lui répondit d’une voix douce : — Oui, je suis Bertuccio Nénolo que tu as cru enseveli au fond de la mer, et qui s’est échappé il y a peu de temps de la captivité où le retenait Morbassan ; Bertuccio Nénolo qui t’avait recueilli, et qui ne pouvait prévoir qu’en son ab-