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loigna rapidement et les conduisit tous deux vers une modeste demeure.

Lorsque Antonio se réveilla de son évanouissement, il aperçut auprès de son lit la vieille qui lui faisait respirer quelques gouttes d’une liqueur spiritueuse.

— Tu es donc auprès de moi, Marguerite ? lui dit-il. Ah ! tant mieux. Qui donc, si ce n’est loi, m’eût donné tant de soins ? Oh ! pardonne-moi d’avoir douté un instant de la vérité de tes paroles. Oui, tu es bien Marguerite, qui m’a nourri, qui a eu soin de mon enfance. Ne t’ai-je pas dit qu’un charme obscur dominait tout mon être ? Mais un rayon de lumière a paru à mes yeux et m’a plongé dans un ravissement indicible. Maintenant je sais tout. — Tout ! Bertuccio Nénolo ne fut-il pas mon père adoptif ? Ne m’éleva-t-il pas