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couverte de haillons se fit jour à travers la foule, et s’écria : — Laissez-le, laissez-le ; il n’est pas mort ! Elle s’agenouilla alors auprès de lui, posa sa tête sur son sein, et lui frotta doucement le front, en le nommant des noms les plus doux. En contemplant l’affreuse figure ridée de la vieille, qui se penchait sur le charmant visage du jeune homme, dont les traits étaient pâles et immobiles ; en voyant les sales et hideux haillons de la mendiante, qui flottaient sur les riches habits du bel adolescent ; ces mains osseuses et décharnées, qui se promenaient sur ce front blanc et uni, il semblait que ce fût dans les bras de la mort même que reposait cet enfant. Un effroi involontaire s’empara des assistans ; un grand nombre d’entre eux s’éloigna en silence, et il n’en resta que quelques-uns qui le portèrent à une gondole que leur indiqua la vieille mendiante. La barque s’é-