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pour voir la belle dogaresse, et ceux qui parvenaient à l’apercevoir se répandaient en témoignages d’admiration et de plaisir. Mais la légèreté vénitienne fit qu’au milieu de ces folles expressions de ravissement, on entendit des vers satiriques et des brocards sur le vieux Falieri et sa jeune épouse. Pour Falieri, il marchait immobile et sans témoigner aucune inquiétude, bien qu’il vît de toutes parts des regards brûlans de désir dirigés sur sa belle dogaresse. Arrivés au portique du palais, d’où les gardes chassaient avec peine la foule de peuple, on ne trouva plus que quelques groupes de citoyens distingués auxquels on n’avait pu défendre l’entrée de la cour intérieure du palais. Au moment où la dogaresse parut dans cette cour, un jeune homme qui s’était appuyé contre un pilier s’écria : — O Dieu du ciel ! et il tomba sans mouvement sur le pavé de