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c’était Michalële Sténo qui sortait de chez sa maîtresse. Une horrible pensée pénétra dans l’ame de Falieri ; et il s’élança le stylet à la main, sur Sténo, en prononçant le nom d’Annunziata. Mais Sténo, plus agile et plus vigoureux que le doge, lui échappa, en le renversant sur le carreau, et s’enfuit en répétant avec un éclat de rire : — Annunziata ! Annunziata ! Le vieillard se releva au désespoir, et se dirigea, le cœur déchiré, vers l’appartement de la dogaresse. Tout y reposait en silence. Il frappa, une camariste étrangère, et non pas celle qui avait l’habitude de veiller auprès d’Annunziata, ouvrit la porte.

— Qu’exige de moi mon noble époux à cette heure inaccoutumée ? dit avec une douceur angélique Annunziata, qui avait déjà revêtu un léger vêtement.

Le vieillard la regarda long-temps ; puis il leva ses deux mains vers le ciel et