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bruni, les yeux rougis et le front soucieux ; elle, la grâce même, ses traits exprimaient une douceur céleste ; une aimable dignité était répandue sur son front ombragé par les nombreux anneaux d’une belle chevelure brune ; sa tête s’inclinait doucement sur son sein, sa taille fine et légère, une admirable créature féminine, qui semblait descendue du ciel, sa patrie. On connaît ces figures d’anges que les anciens peintres savaient si bien représenter et saisir ; telle était Annunziata. Pouvait-il advenir autrement que chacun de ceux qui la voyaient tombassent dans l’extase et dans le ravissement, et que tous les jeunes patriciens de la signoria fussent frappés au cœur par la belle dogaresse ? Annunziata se vit bientôt entourée d’adorateurs dont elle recevait publiquement et aimablement les discours flatteurs etentraînans. Son âme pure n’avait