Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 3, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/107

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que je faisais dans cette demeure. — Je suis Antonio, le fils de la maison, leur répondis-je. Ils se mirent à rire aux éclats, me dépouillèrent de mes beaux vètemens, et me chassèrent en me menaçant de me battre si je reparaissais dans ce lieu. Je m’enfuis en gémissant. À cent pas de là, je rencontrai un vieil homme que je reconnus pour un des serviteurs de mon père adoptif. — Viens, Antonio, pauvre garçon, dit-il en me prenant la main. La maison nous est fermée pour toujours ; il faut que nous tâchions tous deux de trouver noire pain. À ces mots, le vieillard m’emmena. Il n’était pas aussi pauvre que semblaient le témoigner ses haillons. À peine fûmes-nous arrivés à Venise que je le vis tirer des sequins de son misérable pourpoint, pour faire le métier de brocanteur sur le Rialto. Il fallait toujours que je l’accompagnasse, et il ne faisait jamais