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Toute la satisfaction, toute la joie que le bon vin avait répandues sur les traits de Capuzzi disparurent aussitôt, ses regards devinrent louches, et il répondit avec dureté : — On reconnaît bien en vous la profonde corruption de notre jeunesse. Vos regards sataniques se portent sur une enfant pour la perdre ! car je vous le dis, signor, ma nièce est une véritable enfant, à peine sortie des bras de sa nourrice.

Salvator parla d’autre chose, et le vieillard se remit ; mais au moment où remplissant encore une fois son verre, son visage s’anima d’une clarté nouvelle, Salvator reprit : — Dites-moi donc, mon bon seigneur : votre nièce de seize ans a-t-elle vraiment de beaux cheveux châtains et des yeux pleins de volupté comme la Magdelaine d’Antonio ? on le dit généralement.

— Je n’en sais rien, répondit Capuzzi