Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coupe de cristal le jus doré des grappes de Sicile.

Le vieux Capuzzi buvait avec plaisir un verre de bon vin, quand il ne lui coûtait rien ; il porta la coupe à sa bouche, contempla l’esquisse en fermant les yeux à demi, et resta quelque temps en disant de temps à autre : — parfait ! — accompli ! Il eut été difficile de savoir s’il parlait du vin ou du tableau.

Dès que le vieux gentilhomme fut rendu à sa bonne humeur, Salvator s’écria tout à coup : — Dites-moi donc, signor : on prétend que vous avez une charmante nièce, nommée Marianna ? Tous nos jeunes seigneurs, poussés par une folie amoureuse, courent sans cesse à la rue Ripetta, et se tordent presque le cou à force de lever la tête vers votre balcon, pour apercevoir la belle Marianna et dérober un seul de ses regards.