Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

table. Je lui dis alors d’un ton ferme et grave qu’il n’y avait plus d’Antonio Scacciati chirurgien et ratisseur de barbes, mais que celui qui portait ce nom était un peintre renommé et un académicien de Saint-Luc, à qui il ne refuserait pas la main de sa nièce. Sa colère fut excessive. Il hurla d’une manière effrayante, se tordit les mains, et s’écria que j’etais un misérable, que je lui avais dérobé sa Marianne, sa nièce chérie, pour la mettre sur la toile et la produire à tous les yeux ; mais que je prisse garde à moi, parce qu’il me brûlerait, moi et tous mes tableaux. Et à ces mots il se mit à crier d’une voix si effroyable, — Au feu ! et Au voleur ! que je pris le parti de m’échapper.

Le vieux fou de Capuzzi est éperdument amoureux de sa nièce. Il la renferme étroitement ; et s’d parvient à obtenir une dispense, il la forcera à cet