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serrement de main ne me laissaient pas douter de mon bonheur. — Le vieillard me devina ; il se plaignit de ma conduite, et me demanda quelles étaient mes prétentions. Je lui confessai ingénument que j’aimais Marianna de toute mon âme, et que je ne connaissais de plus grand bonheur sur la terre que celui de m’unir à elle. À ces mots, Capuzzi me toisa de la tête aux pieds, et prétendit qu’il n’eût jamais soupçonné que des pensées aussi ambitieuses pussent germer dans la tête d’un misérable ratisseur de barbes. La colère me donna de l’orgueil ; je lui répondis qu’il savait bien que je n’étais pas un barbier, mais un habile chirurgien, et en outre, pour la peinture, un élève du grand Annibal Carrache et de l’incomparable Guido. Capuzzi se mit à rire aux éclats : — Eh ! mon doux seigneur barbier, mon excellent seigneur chirurgien, mon sublime Annibal Car-