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de manière à exciter les gémissement de tous les chats et de tous les chiens du voisinage, et à se faire maudire de toutes les créatures humaines que leur mauvais destin amène à cette heure dans la Ripetta.

Mon père allait souvent chez ce signor Pasquale Capuzzi, dont il soignait la barbe et la perruque en sa qualité de barbier-chirurgien. Lorsque mon père mourut, j’héritai de ce soin ; et Capuzzi fut très-content de moi, parce que, disait-il, je savais mieux que personne donner un tour audacieux à sa moustache, et surtout, ce qu’il n’avouait pas, parce que je me contentais d’un misérable quattrino qu’il me donnait pour salaire. Mais il croyait me récompenser richement, parce que, chaque fois que je lui taillais sa barbe, il me coassait aux oreilles, les yeux fermés, une ariette de sa composition.