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ce que je pourrai ! — En s’en allant, Salvator dit en souriant : — Écoutez, Antonio : lorsque vous me découvrîtes que vous étiez un peintre, je me reprochai de vous avoir parlé de votre ressemblance avec Sanzio. J’imaginai que vous alliez aussitôt faire comme quelques-uns de nos jeunes gens, qui, dès qu’on leur trouve quelque ressemblance de visage avec un grand maître, portent la barbe et les cheveux de la même façon que lui, et se croient alors appelés à imiter son faire. — Mais maintenant, je vous le dis et vous pouvez me croire, j’ai honoré dans vos tableaux la trace du génie divin qui ouvrait les champs célestes à Raphaël. Vous comprenez ce grand maître, et vous ne me répondez pas comme Vélasquez à qui je demandais dernièrement ce qu’il pensait de Sanzio. « Titien, me répondit-il, est le plus grand maître, et Raphaël n’entend