de grâce, ne me blâmez pas. Ce tableau est celui que j’estime le plus, et je l’ai tenu jusqu’ici caché à tous les yeux.
— Que dites-vous ! s’écria Salvator. Aucun peintre n’a encore vu votre tableau ?
— Aucun, répondit Antonio.
— Eh bien ! reprit Salvator dont les yeux étincelaient de joie, soyez sûr, Antonio, que j’humilierai vos orgueilleux persécuteurs, et que je vous ferai recueillir la gloire que vous méritez. Confiez-moi votre tableau, apportez-le cette nuit secrètement dans ma demeure, et abandonnez-moi le soin de ce qui vous regarde. — Y consentez-vous ?
— Avec joie ! répondit Antonio. Ah ! que je voudrais aussi vous parler de mon amour ! mais ce jour est consacré à l’art ; plus tard, je viendrai aussi vous consulter sur l’état de mon cœur.
— Et moi, je vous assisterai en tout