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imitation puérile et ridicule. Si j’envie la liberté et l’audace de votre pinceau, je dois avouer que le coloris de la nature me paraît tout autre que celui que je vois sur vos pages. Je pense que, s’il est salutaire à l’élève d’imiter le style de tel ou tel maître, il doit cependant s’efforcer à représenter la nature telle qu’il la voit. Ce n’est que cette intuition véritable, ce n’est que cette harmonie avec lui-même, qui peuvent donner du caractère et de la vérité à ses productions. — Guido était de cet avis ; et l’inquiet Préti, que l’on nomme, comme vous le savez, le Calabrois, et qui est un peintre qui certainement a médité sur son art, m’avertissait toujours de me défier des dangers de l’imitation puérile. — Maintenant, Salvator, vous savez pourquoi je vous révère sans être votre imitateur.

Salvator avait regardé fixement le