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les de ses richesses, de ses arbres, de ses cataractes ; vous comprenez sa voix sacrée, vous lisez sa langue, et vous savez écrire les paroles quelle vous adresse. Oui, on dirait qu’en maniant le pinceau d’une manière si hardie, si audacieuse, vous consignez sur la toile les pensées du Créateur. — L’homme seul avec toute son activité ne vous suffit point ; vous ne contemplez l’homme que dans le cercle de la nature et comme un de ses innombrables phénomènes. Aussi, Salvator, vous n’êtes vraiment grand que dans vos paysages, si merveilleusement conçus ; quand vous abordez l’histoire, vous mettez vous-mêmes des bornes à votre génie.

— Vous répétez là les jugemens des envieux peintres d’histoire qui m’abandonnent le paysage pour que je ne leur enlève pas le morceau qu’ils se sont réservé, s’écria Salvator ; comme si je n’entendais