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siasme et en reconnaissance, de ce que le ciel lui a permis de sauver la vie du grand et divin maître Salvator Rosa ! — À ces mots, le jeune homme se précipita de nouveau à genoux, saisit la main de Salvator, la baisa et l’arrosa de larmes brûlantes.

— Je ne sais, dit Salvator en se soulevant avec peine, je ne sais, cher Antonio, pourquoi vous m’adressez des hommages si respectueux. Vous êtes, dites-vous, un chirurgien ; cette profession ne s’allie guères aux beaux-arts ?

— Mon cher maître, répondit le jeune homme les yeux baissés, lorsque vous aurez repris plus de forces, je vous ouvrirai mon âme.

— Faites-le, dit Salvator ; ayez en moi pleine confiance. Vous le pouvez ; car je ne connais personne qui m’ait plus intéressé que vous, au premier aspect. Plus je vous regarde, plus je m’aperçois