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docteur Splendiano Accoramboni avait beau assurer qu’après la cessation totale du mouvement de la machine vitale il lui donnerait une nouvelle impulsion, comme au balancier d’une pendule ; on ne commençait pas moins à douter de la guérison du pauvre peintre, et à croire que le docteur avait donné au balancier une impulsion si forte que tous les ressorts s’étaient brisés.

Un jour, il arriva que Salvator, qui paraissait à peine capable de se mouvoir, tomba dans le paroxysme d’une fièvre brûlante. Il saisit les fioles qui contenaient la potion et les jeta en fureur par la fenêtre, au moment où le docteur entrait dans la maison. Il arriva que quelques fioles l’atteignirent, se brisèrent sur sa tête, et que la noire liqueur se répandit en longs flots sur son visage et sur sa perruque. — Le signor Salvator est devenu enragé, s’écria le docteur