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les dames romaines le nommaient leur caro puppazetto. Mais ce temps était passé, et M. le docteur Splendiano, quand on le voyait passer dans la rue, donnait à croire que la tête d’un homme de six pieds était tombée sur les épaules d’un petit polichinelle de marionnettes, à qui force était de la porter. Cette petite et singulière figure s’était enveloppée d’une quantité disproportionnée de damas de Venise, dont on avait taillé une robe de chambre ; elle s’était ceinte d’une large ceinture en cuir, à laquelle était suspendue une rapière longue de trois aunes ; et sur sa perruque, blanche comme la neige, elle avait érigé un bonnet haut et pointu, qui ne ressemblait pas mal à l’obélisque de la place Saint-Pierre.

Le digne Splendiano Accoramboni regarda d’abord, à travers ses grands verres de lunettes, le malade, puis la