Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nèrent à se retirer timidement dans un coin de la chambre, d’un air épouvanté. Il n’est pas mal de dépeindre la figure du petit homme qui parut, à l’aube du jour, chez la dame Caterina, dans la rue Bergognona. En dépit d’une tendance assez prononcée à la croissance la plus élevée, le docteur Splendiano Accoramboni n’avait pu atteindre tout-à-fait à la stature de quatre pieds. Dans ses jeunes années, ses membres étaient des plus délicats ; et, avant que sa tête, un peu difforme dès sa naissance par ses joues enflées et par son double menton, eût pris trop d’accroissance ; avant que son nez, trop abondamment nourri de tabac d’Espagne, se fut prononcé en saillie informe ; avant que l’excès des maccaroni eût donné à son ventre trop de protubérance, l’habit d’abbate qu’il portait lui séyait à ravir : on pouvait alors l’appeler un charmant bout d’homme, et