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Un vent glacial s’engouffrait dans les rues. Salvator sentit la nécessité de chercher un gîte. Il se leva avec peine, s’avança en chancelant, arriva sur le Corso et entra dans la rue Bergognona. Là il s’arrêta devant une petite maison, large seulement de deux fenêtres, habitée par une pauvre veuve et par ses deux filles. Cette femme l’avait reçu pour peu d’argent, lorsqu’il était venu à Rome pour la première fois, et il pensait pouvoir retrouver chez elle un logement convenable à sa position actuelle.

Il frappa à la porte avec confiance, et proclama à plusieurs fois son nom. Enfin il entendit la vieille se lever péniblement, et venir à la fenêtre en pestant contre le mauvais sujet qui la troublait au milieu de son sommeil et en jurant que sa maison n’était point une hôtellerie. Il fallut beaucoup de paroles de part et d’autre jusqu’à ce qu’elle reconnût