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corde. Il ne saurait jouer un adagio, et tout son talent consiste dans les gambades ridicules qui lui valent l’admiration des ignorans. Je le dis hautement : avec moi et avec Nardini s’éteindra l’art de jouer du violon. Le jeune Viotti est un excellent artiste, plein de bonnes dispositions. Il me doit tout ce qu’il sait ; car c’est un de mes élèves les plus assidus. Mais puis-je tout faire ? Point de persévérance, point de patience ! Il s’est échappé de mon école. J’espère mieux former Kreutzer : il a profité de mes leçons, et il les mettra en pratique à son retour à Paris. Mon concerto que vous étudiez avec moi maintenant, Haak, il ne le joue pas trop mal, en vérité ; mais il lui manque toujours un poignet pour se servir de mon archet. Pour Giarncwicki, je ne veux pas qu’il passe le senil de ma porte ; c’est un fat et un ignorant qui se permet de mal parler de Tartini,