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sa soixante-onzième année. — Que Dieu pardonne à Giardini et ne lui fasse pas payer dans l’éternité ! mais c’est lui qui, le premier, a mangé le fruit de l’arbre de la science, et fait, de tous les violons qui l’ont suivi, de coupables pécheurs ; c’est le premier de tous les extravagans. Il ne songe qua sa main gauche et aux doigts sautilleurs, et il ne se doute pas le moins du monde que l’âme du chant gît dans la main droite, et que, de chacune de ses pulsations, s’échappent les battemens du cœur tels qu’ils retentissent dans notre sein. À chacun de ces extravagans je souhaiterais un Jomelli, debout à leur côté, qui les réveillât de leur cauchemar par un vigoureux soufflet, comme le brave Jomelli le fit en effet lorsque Giardini gâta en sa présence un morceau magnifique. — Quant à Lulli, c’est un fou plus complet encore ; le drôle est un véritable danseur de