Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prenti. Tartini ne voulait jamais jouer sur d’autres violons que sur des Gramulo. Recueillez-vous bien, afin que mon Gramulo consente à vous ouvrir tous ses trésors.

Le baron ouvrit la boîte, et j’aperçus un instrument dont la forme annonçait une haute antiquité. Tout auprès gisait l’archet le plus singulier du monde, qui semblait, par sa courbure exagérée, plutôt destiné à lancer des flèches qu’à arracher les sons des cordes. Le baron tira l’instrument de son coffre avec les précautions les plus solennelles, et le présenta au maître de chapelle, qui le reçut avec non moins de cérémonie.

— Pour l’archet, dit le baron en souriant et en frappant légèrement sur l’épaule de mon maître, pour l’archet je ne vous le remets pas ; car vous ne vous entendez pas à le conduire ; aussi de