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Bon ! — Me voici prêt à t’entendre, mon garçon !

Je restai confondu de ce singulier discours. Les paroles du baron produisirent sur moi une impression profonde, et j’éprouvai un découragement affreux en songeant que j’avais entrepris une tâche pour laquelle je n’avais peut-être pas été créé.

On se disposait à jouer les trois nouveaux quartetti de Haydn, qui étaient alors dans toute leur nouveauté.

Mon maître tira son violon de sa boîte ; mais à peine eut-il touché les cordes de l’instrument pour le mettre d’accord que le baron se boucha les oreilles avec ses deux mains, et s’écria comme hors de lui : — Haak, Haak ! je vous en prie, pour l’amour de Dieu, comment pouvez-vous me gâter tout votre jeu avec ces misérables accords criards !

Or le maître de chapelle avait un des