Toute ma timidité de jeune homme disparut en un instant.
— Comment vous va, mon bon Haak ; avez-vous bien travaillé mon concerto ? dit le baron d’une belle voix sonore. — Eh bien ! nous verrons demain ! — Ah ! voilà sans doute le jeune homme, le brave petit virtuose dont vous m’avez parlé ?
Je baissai les yeux avec honte ; je sentais mes joues rougir et brûler.
Haak prononça mon nom, fit l’éloge de mes dispositions, et parla de mes progrès rapides.
— Ainsi, dit le baron en se tournant vers moi, c’est le violon que tu as choisi pour ton instrument, mon garçon ? — Mais as-tu bien pensé que le violon est le plus difficile de tous les instrumens qui aient jamais été inventés ? Sais-tu que cet instrument cache, sous sa simplicité presque misérable, les plus vo-