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perdu de son étendue et de sa force, était entièrement différent de celui dont j’avais conservé le souvenir. Le sentiment de comparaison entre une impression conservée et une réalité moins attrayante, me disposait peu en faveur des deux sœurs, dont l’extase apprêtée, l’admiration exagérée et la tendresse peu sincère m’étaient déjà connues. Le jovial abbé qui jouait, auprès des deux cantatrices, le doux rôle d’amoroso, en choyant toutefois la bouteille, me rendit ma bonne humeur, et la joie présida à notre réunion. Les deux sœurs m’engagèrent avec instance à revenir au plus tôt pour leur faire quelques parties à leurs voix ; mais je quittai Rome sans leur faire visite.

Et cependant c’étaient elles qui avaient réveillé en moi le sentiment de la musique et une foule d’impressions et d’idées musicales ! mais c’est là justement