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retta, qui brillaient encore de colère, s’adoucirent tout à coup et prirent une expression de tendresse.

Nous demeurâmes tout le soir ensemble. Il n’y avait pas moins de quatorze ans que je m’étais séparé des deux sœurs, et quatorze ans changent beaucoup de choses. Lauretta avait passablement vieilli, cependant elle n’était pas encore tout-à-fait dépourvue de charmes. Térésina s’était mieux conservée, et elle n’avait rien perdu de sa jolie taille. Elles étaient encore toutes deux vêtues de couleurs bigarrées, et leur toilette, exactement la même que jadis, avait aussi quatorze ans de moins qu’elles. À ma prière, Térésina chanta quelques-uns de ces airs graves qui m’avaient si fortement saisi autrefois ; mais il me sembla qu’ils avaient autrement retenti dans mon âme ; et le chant de Lauretta, bien que sa voix n’eût pas sensiblement