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la tonnelle ; un homme accourt et me jette presque à la renverse : il me regarde, et je reconnais le bon abbé Ludovico, un de mes amis de Rome.

— Qu’avez-vous donc ? au nom du ciel ! lui dis-je.

— Ah ! signor maestro ! signor maestro ! s’écrie-t-il, sauvez-moi ; défendez-moi contre cette furie, ce crocodile, ce tigre, cette hyène, cette diablesse de fille ! je lui marquais la mesure d’une canzonnette d’Anfossi ; il est vrai qu’en frappant trop tôt l’accord, je lui ai coupé son trille ; mais aussi pourquoi me suis-je avisé de regarder les yeux de cette divinité infernale ! Que le diable emporte tous les finals !

Je pénétrai fort ému, avec l’abbé, sous la vigne, et je reconnus, au premier coup d’œil, les deux sœurs, Lauretta etTérésina. Lauretta criait et tempêtait encore ; Térésina avait le teint