Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’ils rencontraient. — Ils pénétraient dans les asiles sacrés, et là ils tuaient sans miséricorde le malheureux qui s’était réfugié dans ces lieux. La nuit ils se rendaient auprès de leur chef, le sanguinaire et frénétique Mas’Aniello, qu’ils peignaient à la lueur de flambeaux allumés, de sorte que bientôt ces portraits se répandirent par milliers dans Naples et dans les environs.

On disait donc que Salvator faisait partie de cette bande meurtrière ; le jour il égorgeait, et la nuit il peignait assidûment. Un critique célèbre, Taillasson, je crois, a remarqué avec justesse que ses tableaux portent le caractère d’une fierté féroce, d’une énergie bizarre et d’une exécution sauvage. La nature ne se révèle pas à lui dans les charmes rians des vertes prairies, des champs fleuris, des bois odorans, des sources murmurantes, mais dans la terreur des rochers