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à adoucir cette belle en furie ; et elle exigea seulement que je quittasse le piano. Dans le dernier duo que chantaient les deux sœurs, Lauretta exécuta enfin son trille d’harmonie que j’avais fait manquer ; elle fut immensément applaudie, et recouvra sa bonne humeur. Cependant je ne pouvais oublier le mauvais traitement que j’avais reçu de Lauretta en présence de tant de personnes étrangères, et je résolus de regagner dès le lendemain ma ville natale. J’étais occupé à préparer mon bagage, lorsque Térésina entra dans ma chambre. En me voyant ainsi occupé, elle s’écria avec étonnement : — Eh quoi ! veux-tu donc nous quitter ! Je lui déclarai que l’offense que j’avais reçue de Lauretta ne me permettait plus de rester avec elle.

— Ainsi, dit Térésina, une folie dont Lauretta se repent déjà, t’éloigne de nous ? Où pourras-tu mieux vivre dans