chantant sur la pointe des fleurs. Rien ne lui était impossible ; elle surmontait toutes les difficultés. Térésina ne faisait jamais une roulade ; la simple note, mais un ton pur, long-temps soutenu, qui pénétrait dans l’âme comme un rayon de vive lumière. Je ne sais comment j’avais pu la méconnaître aussi longtemps.
Le jour du concert, au bénéfice des deux sœurs, arriva ; Lauretta chanta avec moi une grande scène d’Anfossi. J’étais, comme d’ordinaire, au piano. Le dernier final arriva. Lauretta déploya toutes les ressources de l’art ; le rossignol n’eût pas trouvé des accensplus flexibles, des notes mieux soutenues, des roulades plus sonores. Cette fois même, cette perfection me sembla durer trop longtemps ; je sentais un léger frisson. Au même instant, Lauretta prit haleine pour passer au a tempo par une brillante