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Une bourse bien garnie me permettait de tout préparer convenablement. Je voulais accompagner les deux cantatrices à cheval, comme un paladin ; j’avais acheté une monture assez belle, et je courus à leur rencontre. Bientôt je vis s’avancer lentement leur petite voiture à deux places. Les deux sœurs en occupaient le fond, et sur le siège était assise leur soubrette, la courte et grosse Gianna, brune Napolitaine. En outre, la voiture était chargée d’une multitude de caisses, de cartons et de paniers, dont les deux dames ne se séparaient jamais ; deux petits épagneuls jappaient sur les genoux de Gianna, et me saluèrent de leurs aboiemens. Tout se passa fort heureusement jusqu’à la dernière station de poste, où mon coursier eut la velléité de retourner au village où je l’avais pris. J’employai en vain tous les moyens pour mettre un terme à ses bonds et à ses