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faire peu de cas de tous mes efforts, et quelquefois même il me semblait que j’étais l’objet de sa dérision. Enfin lepoque de leur départ approcha. Ce fut alors que je sentis tout ce que Lauretta était pour moi, et que je vis qu’il m’était impossible de me séparer d’elle. J’avais une voix de ténor assez passable, peu exercée il est vrai, mais qui s’était formée près d’elle bien rapidement. Souvent je chantais avec Lauretta de ces duettini italiens dont le nombre est infini. Le jour du départ nous chantâmes ensemble un morceau qui commençait ainsi : Senza di te y ben mio, vivere non poss’ io. Je tombai aux pieds de Lauretta ; j’étais au désespoir ! Elle me releva en me disant : « Mais, mon ami, faut-il donc que nous nous séparions ? » Je l’écoutai avec un étonnement extrême. Elle me proposa de partir avec elle et Térésina pour la Résidence : car, disait-elle, je serais tou-