Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du chant. — Je le crus du moins, car je chantai miraculeusement : Sento l’amica speme. Le lendemain, dès le matin, mon oncle avait déjà recruté tout ce qui savait tenir un archet ou souffler dans une flûte. Il mettait de l’orgueil à montrer combien notre musique était bien organisée ; mais il joua de malheur. Laurette mit une grande scène sur le pupitre ; dès le récitatif, tous les exécutans se trouvèrent en confusion ; aucun d’eux n’avait une idée de l’accompagnement. Laurette criait, tempêtait ; elle pleurait de colère et d’impatience. L’organiste était au piano ; elle l’accabla des reproches les plus amers : il se leva, et gagna la porte en silence. La clarinette de la ville, que Laurette avait traitée d’asino maledetto, mit son instrument sous son bras et son chapeau sur sa tête. Il se dirigea également vers la porte, et fut suivi des musiciens, qui mirent leurs archets dans