quand les tons devinrent de plus en plus éclatans, le sentiment de la musique, si long-temps mort et vide dans mon âme, se réveilla et embrasa mon cœur. Ah ! je venais d’entendre, pour la première fois, un accent musical. — Les deux sœurs se mirent à chanter ensemble les duos purs et graves de l’abbé Steffani. L’alto plein et sonore de Térésina pénétrait jusqu’au fond de mon âme. Je ne pouvais réprimer mes mouvemens intérieurs, les larmes coulaient de mes yeux en abondance. En vain mon oncle me lançait-il des regards mécontens ; je n’y donnais nulle attention, j’étais hors de moi. Les deux cantatrices se complaisaient à mon émotion ; elles s’informèrent de mes études musicales : j’eus honte de mes leçons, et je m’écriai avec la hardiesse que donne l’enthousiasme que j’entendais pour la première fois la musique ! — Il bon fiancullo, murmura
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