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peintre Salvator Rosa, dont les tableaux pleins de vie n’ont certainement jamais été contemplés par mon lecteur sans une jouissance intérieure et toute particulière.

Lorsque la réputation de Salvator se fut répandue à Naples, à Rome, dans la Toscane, et même par toute l’Italie, lorsque les peintres qui voulaient plaire devaient tâcher d’imiter le style étrange de son pinceau, à cette époque même de méchans envieux faisaient naître des bruits fâcheux qui devaient obscurcir la gloire divine de l’artiste. On prétendait qu’à une époque antérieure de sa vie Salvator avait fait partie d’une bande de brigands, et que c’était dans cette société maudite qu’il avait pris les originaux de toutes ces figures féroces, fières, si fantastiquement costumées, qu’il plaça plus tard dans ses tableaux. On disait que les déserts sombres et affreux, les