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rondie, et mon œil se perdit plus d’une fois dans des charmes qui ne m’avaient encore jamais frappé. Térésina, plus grande, plus élancée, au visage long et sérieux, parlait peu et se faisait mieux comprendre. De temps en temps, elle souriait d’un air singulier ; il semblait qu’elle prît plaisir à voir mon bon oncle qui s’efforçait de s’ensevelir au fond de sa robe de chambre de soie à grand ramage. Enfin elles se levèrent : mon oncle promit d’arranger le concert pour le troisième jour, et fut invité ainsi que moi qui leur avais été présenté comme un jeune virtuose, à venir le soir prendre la ciocolata chez les deux sœurs.

Nous descendîmes lentement les marches de l’escalier, et nous arrivâmes chez les deux Italiennes, un peu émus, comme des gens exposés à courir une aventure. Après que mon oncle, qui s’était longuement préparé, eut dit sur