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zarre coiffure, au devant de laquelle était attaché un bouquet de fleurs de pâte d’Italie, qui tremblotait et vacillait tandis qu’elle chantait. Quand elle avait terminé son morceau au bruit des applaudissemens, elle remettait sa partie à mon maître, à qui il était alors permis de puiser dans la tabatière de porcelaine de l’ancienne cantatrice de la cour ; faveur qu’il recevait en apparence avec toute l’humilité concevable : mais dès qu’elle s’était éloignée et que mon oncle, qui s’était déclaré son admirateur, s’était retiré dans sa chambre, le vieil organiste se mettait à parodier le chant défectueux de la cantatrice, ce qu’il faisait de la façon du monde la plus mordante et la plus burlesque.

Mon maître l’organiste méprisait souverainement le chant ; et je partageais ce mépris qui ne faisait qu’ajouter à ma rage musicale. Il m’instruisit avec le