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le Saint-Père casserait mon mariage avec Marianna.

— Maintenant je comprends tout, dit Salvator. C’est la haine que me porte le neveu du pape qui cause ton malheur. Apprends donc que cet orgueilleux et grossier personnage figurait parmi les animaux de mon tableau que la fortune comblait de ses dons. Par tous les saints ! je ne sais comment remédier à cela.

À ces mots, Salvator, qui n’avait pas cessé de travailler, déposa sa palette, son pinceau et son appui, s’arrêta devant son chevalet, les bras croisés, et fit quelques tours dans l’atelier, tandis que le pauvre Antonio baissait les yeux en silence.

Enfin, Salvator s’arrêta devant Antonio et s’écria en riant : — Écoute, ami : je ne puis rien faire contre un si puissant adversaire : mais il est quelqu’un qui te servira ; c’-est le signor Formica.