Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 2, trad. Loève-Veimars, 1832.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les arbres trop verts, ou les figures trop longues ; blâmaient la disposition, et s’efforcaient de toutes manières de diminuer le mérite de Salvator. Les académiciens de San-Luca, qui ne pouvaient oublier la réception du chirurgien, le persécutaient tout particulièrement, et s’écartaient même de leurs attributions en critiquant les vers que faisait Salvator et qui souvent étaient pleins de grâce !

Salvator sentit vivement la conduite de ses ennemis ; le chagrin et le découragement s’emparèrent de lui, et il composa, dans cette disposition, deux tableaux qui mirent tout Rome en émoi. L’un de ces tableaux représentait l’instabilité des choses humaines, et on reconnaissait dans la principale figure, sous le costume de la plus basse des filles publiques, la maîtresse bien connue d’un cardinal. Le second tableau représentait la fortune distribuant des faveurs. Des