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traits, sa tournure, son costume et sa marche, au Capuzzi qui était dans la salle, s’avança sur la scène. La ressemblance était si merveilleuse que ce dernier, frappé d’effroi, abandonna la main de Marianna qu’il n’avait pas quittée un seul instant, et se tâta lui-même pour s’assurer qu’il était bien éveillé et que ce n’était pas lui qu’il voyait sur le théâtre de Nicolo Musso.

Le Capuzzi du théâtre embrassa cordialement le docteur Graziano, et lui demanda des nouvelles de sa santé. Le docteur répondit que son appétit était fort bon, son sommeil tranquille, pour le servir per servirlo ; mais que, pour ce qui concernait sa bourse, elle était d’une maigreur effrayante. Il avait donné la veille, afin de plaire à sa bonne amie, son dernier ducat pour une paire debas couleur de romarin, et il se disposait en ce moment à aller voir un ban-