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ler Marianna, qui se disait malade de frayeur, mais qui ne l’était en effet que du chagrin d’avoir vu le maudit Michèle l’enlever à son Antonio. Marguerite lui apportait assiduement des nouvelles de son bien-aimé, et elle mettait toute sa confiance dans l’esprit entreprenant de Salvator. Elle attendait d’un jour à l’autre quelque nouvel événement, et, en attendant, elle se consolait en tourmentant le vieux Pasquale, qui, dans son amour, se prêtait à tous les caprices de sa pupille. Lorsqu’elle avait épuisé sur lui toute sa mauvaise humeur, et qu’elle souffrait enfin qu’il touchât de ses lèvres ses petites mains de rose, il jurait qu’il ne quitterait pas les genoux du pape avant d’avoir obtenu une dispense pour épouser sa nièce.

Quelques jours s’étaient écoulés, lorsqu’un matin, vers l’heure de midi, Michèle arriva en toute hâte, et vint an-