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l’écusson du comte Colonna, qui avait pris Musso et son théâtre sous sa protection. Une petite élévation autour de laquelle pendaient quelques tapisseries qui, selon la nécessité, représentaient tantôt un bois, tantôt un salon ou une rue, servait de scène. De rudes banquettes de bois, offertes aux spectateurs, complétaient l’ameublement de la salle, et ces sièges incommodes n’étaient pas de nature à faire cesser le mécontentement qui éclatait de toutes parts, à la vue d’un théâtre aussi chétif, qu’on avait annoncé avec tant de pompe. Mais à peine les deux premiers acteurs qui parurent eurent-ils prononcé quelques paroles, que le public devint attentif ; et à mesure que la pièce avançait, l’attention s’accrut ; bientôt on passa à l’assentiment, puis à l’admiration, et enfin au plus haut degré d’enthousiasme, qui éclata par des éclats de rire, des ap-