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toyable état, Marianna poussa des cris affreux et se livra au désespoir, tant la pauvre enfant avait bon cœur ; mais au même moment la nature féminine se décela, car un seul regard de Salvator suffit pour lui faire comprendre ce qui se passait, et un fin sourire apparut au milieu de ses larmes.

Antonio prépara artistement un lit, resserra encore les ligatures qui empêchaient Capuzzi de se mouvoir, et, grâce à ses soins, lui donna l’immobilité d’une marionnette dont on a noué les fils. Puis, il l’enterra sous un monceau de coussins, la tête enveloppée d’une multitude de linges mouillés qui l’empêchaient d’entendre les propos des amans, dont l’âme s’épanchait pour la première fois sans contrainte en douces larmes et en tendres baisers.

Antonio ne tarda pas à s’éloigner, pour aller, comme il l’annonça, pré-