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KREISLERIANA. l8l chaque année un rossignol venait faire son nid sur l’arbre séculaire et majestueux au pied duquel se trouvait une grosse pierre sillonnée de toutes sortes de mousses merveilleuses et de veines rougeâtres. Ce que mon père racontait de cette pierre ressemblait beaucoup à une fable. « Un jour, il y a de cela de longues années, me dit-il, un homme inconnu, d’une figure et d’un accoutrement bizarres, vint au château du seigneur. Chacun trouvait un air singulier à cet étranger ; il était impossible de le regarder longtemps sans éprouver un frisson intérieur, et malgré cela un charme irrésistible vous forçait à le regarder sans cesse. Le gentilhomme éprouva bientôt pour lui la plus vive amitié, quoiqu’il avouât qu’en sa présence il se sentait parfois mal à son aise, et qu’une horreur glaciale pas-