Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/97

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
87
MAÎTRE JEAN WACHT

— Il arrivera, se disait-il, il arrivera nécessairement quelque événement qui rompra cette funeste liaison, ou qui arrachera Jonathan à l’enfer ; et ce serait témérité, et une tentative criminelle et pernicieuse que d’essayer d’arrêter d’une main impuissante la roue du destin.

On aurait peine à croire quelles misérables, quelles sottes raisons l’homme se forge quelquefois pour se persuader qu’il est possible de détourner un malheur qui le menace. C’est ainsi qu’il y avait des momens où Wacht comptait que l’arrivée du brutal Sébastien, qu’il se figurait comme un jeune homme vigoureux, dans toute la fleur de la jeunesse, au moment d’atteindre à l’âge viril, produirait un changement dans l’état actuel des choses. Il lui vint à l’esprit une idée très-répandue, quoique souvent fausse, qu’une virilité for-