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CONTES NOCTURNES

porte nouvellement construite, que l’on avait pratiquée dans le mur qui séparait l’atelier de Wacht du jardin du négociant.

Il ouvrit la porte et entra, en priant la famille de le suivre. Tous, excepté M. Picard Leberfiuck qui ne cessait de ricaner, ne savaient trop que penser de cette invitation. Au milieu du jardin était un pavillon très-spacieux ; maître Wacht l’ouvrit aussi, y entra, s’arrêta au milieu du salon d’où l’on découvrait de chaque fenêtre un autre site romantique.

— Je me trouve ici dans ma propriété, dit maître Wacht, d’un ton qui annonçait la joie dont son cœur était pénétré ; ce beau jardin est à moi, j’ai voulu qu’il fût à moi, non pas pour accroître mon domaine, non pas pour augmenter la richesse de mes possessions, non ; mais parce que je sais