Page:Hoffmann - Œuvres complètes, t. 15, trad. Loève-Veimars, 1830.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
MAÎTRE JEAN WACHT

mon fils adoptif ! — tu es un serpent que j’arrache de mon sein. — Je te chasse !

Nanni se jeta aux genoux de maître Wacht, en poussant des cris douloureux et déchirans.

— Mon père, s’écria-t-elle en proie au plus affreux désespoir, mon père, si vous le chassez vous me chasserez aussi, moi votre fille chérie ; il est à moi, c’est mon Jonathan, je ne puis vivre sans lui dans le monde !

La pauvre fille tomba évanouie, et sa tête frappa la muraille ; des gouttes de sang rougirent son front pur et blanc. Barbara et Rettel accoururent et la portèrent sur un sopha. Jonathan était resté stupéfait, comme frappé par la foudre, et incapable du plus léger mouvement.

Il serait difficile de décrire l’émotion qui se révélait sur la figure de Wacht.